Les étourneaux ont joué le printemps
De cette candide inclination pour une graine d’infini.
J’ai l’impression d’avoir ramené le soleil de Norvège car depuis mon voyage il n’a pas arrêté de briller. Même le marchand de glace a saisi cette rare opportunité pour prendre le volant de son petit camion et venir faire sonner sa sirène dans la cour de la cité U. En entendant le bruit incongru, j’ai d’abord cru qu’il s’agissait des cloches de Pâques. Puis, en regardant par la fenêtre, je l’ai vu passer dans son petit véhicule bleu ciel, comme un enfant tout excité par le soleil sorti de sa longue hibernation. Il a tourné en rond sur le parking et est reparti comme il était venu, faisant naître en nous la gourmandise.
Voyant le soleil descendre sur l’horizon azuré, je suis sortie de ma tanière dans la ferme intention de profiter du peu de chaleur pour aller faire danser mes jambes ensommeillées dans la poussière enivrante du parc presque sauvage du sud de Copenhague. C’est ainsi que j’ai découvert un petit coin paradisiaque. Au bout d’un chemin perdu, l’on arrive sur une berge bordée d’ajoncs, une impasse qui mène à un lac artificiel. Entre les expirations irrégulières de mon souffle, j’ai pu admirer le soleil d’un orange vif se coucher parmi les herbes hautes, tandis que le lac reposait paisiblement dans l’ignorance de tous.
Lorsque j’ai repris ma course, un gigantesque essaim d’étourneaux est passé à maintes reprises au dessus de ma tête. Quelle masse noire impressionnante de coordination dans sa chorégraphie ! Le mélange de ces petits rayons de nature ont éclairci mon quotidien au gré du vent qui tourbillonnait comme jamais.
Ce sont ces infimes instants qui nous portent doucement vers le précieux bonheur d’être en vie.
(ladite berge)
(le lac)
(amerissage des canards)
(canard sur le lac)
(les herbes hautes)
(essaim d'étourneaux)
(bis)