Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

en terre Viking

25 mars 2009

De l'art de tracer son existence sur une route verglacée

« La monotonie interminable du travail parvenait à rendre en même temps les jours trop longs et la vie trop courte » A. Camus, Le premier homme.

    Repensant à cette citation poignante de vérité, je suis sortie de la bibliothèque royale. Le déluge de neige avait depuis peu emporté Noé et le ciel était de nouveau bariolé de bleu. Le soleil paraissait éclatant de vitalité, contrastant avec les nuages sombres et toujours menaçants. Il illuminait justement le vieil homme appuyé sur le bord du banc abîmé, face au bâtiment de la fac de droit. Le vieux vagabond s’était assis là pour jouer un air à l’accordéon qui, sans raison particulière, m’a rappelé une certaine atmosphère parisienne. Cet endroit devait être propice au gain de quelques Couronnes. Sûrement de quoi s’acheter une brique de rouge qui lui réchaufferait le cœur pendant à peine quelques heures et lui ferait oublier son triste sort, à travers ce nuage brumeux et anesthésiant, engendré par les vapeurs de l’alcool. En début de semaine déjà, je l’ai entendu pianoter sur son instrument noir pendant près d’une heure alors que j’essayais de suivre l’un de mes cours dans une salle jouxtant la rue. Ses mélodies m’avaient alors rendue mélancolique et fait m’évader loin du brouillard soporifique du droit pénal. Elles m’ont menée à la rêverie des pavés parisiens et de cette fallacieuse image que l’on a de la capitale. Certains jours, sur mon îlot danois, j’aimerais y croire. Je voudrais voir, comme ces nombreux étrangers qui me décrivent Paris, le romantisme de la ville, m’imaginer avec un verre de vin et peut être même une cigarette, en train d’écouter la sagesse de ce vieux déshérité s’exprimer au son de l’accordéon. La réalité est toujours trop réelle, je veux du contrefait, de l’image idyllique, donnez moi du rêve, qui me ferait penser que je suis née dans le plus beau pays du monde.
    Décrochant le cadenas de mon vélo, je jette un dernier coup d’œil au musicien, brave réminiscence d’un pays que j’ai quitté depuis des mois.
    Pourtant, quand on me demande si ma vie française me manque, je réponds que non. Qu’ici ou ailleurs, rien ne m’importe plus que de me sentir (faussement) détachée de tout. J’ai parfois l’impression d’avoir le cœur froid car la seule chose qui me manque réellement dans ma vie d’avant c’est l’usage insouciant et infini de la langue française. Où que j’aille, j’ai finalement toujours le sentiment de rencontrer le même type de personnes, quelles que soient l’origine ou la langue parlée, nous sommes peut être, quand même, tous les mêmes. Simples représentants de la race humaine. Peu importe donc l’endroit où l’on se trouve, toujours l’on rencontrera des hommes et des femmes avec lesquels nous nous lierons d’amitié voire d’amour. Puis, le temps passe et l’on se perd de vue. Les gens défilent autour de moi, comme jamais. Et je sais pertinemment que la bribe de vie que je me construis ici, en ce moment, est vouée à la désagrégation. Au gré du vent, nous nous éparpillerons tous et nous quitterons petit à petit. Je trace mon existence sur du sable mouvant, plus aujourd’hui qu’avant. Je vis dans l’éphémérité des rencontres et j’ignore même tout du lieu où le vent voudra bien me porter dans six mois. Tracer son chemin sur une route verglacée est un art explosif qu’il faut savoir manier avec dextérité. Dans quelques mois tout va péter.
    Dieu merci, la monotonie de notre emploi du temps endort nos sentiments et nous berce de la suave illusion d’un sablier qui se serait arrêté.

Publicité
Publicité
19 mars 2009

Les étourneaux ont joué le printemps

De cette candide inclination pour une graine d’infini.

J’ai l’impression d’avoir ramené le soleil de Norvège car depuis mon voyage il n’a pas arrêté de briller. Même le marchand de glace a saisi cette rare opportunité pour prendre le volant de son petit camion et venir faire sonner sa sirène dans la cour de la cité U. En entendant le bruit incongru, j’ai d’abord cru qu’il s’agissait des cloches de Pâques. Puis, en regardant par la fenêtre, je l’ai vu passer dans son petit véhicule bleu ciel, comme un enfant tout excité par le soleil sorti de sa longue hibernation. Il a tourné en rond sur le parking et est reparti comme il était venu, faisant naître en nous la gourmandise.

P1030726_1_Voyant le soleil descendre sur l’horizon azuré, je suis sortie de ma tanière dans la ferme intention de profiter du peu de chaleur pour aller faire danser mes jambes ensommeillées dans la poussière enivrante du parc presque sauvage du sud de Copenhague. C’est ainsi que j’ai découvert un petit coin paradisiaque. Au bout d’un chemin perdu, l’on arrive sur une berge bordée d’ajoncs, une impasse qui mène à un lac artificiel. Entre les expirations irrégulières de mon souffle, j’ai pu admirer le soleil d’un orange vif se coucher parmi les herbes hautes, tandis que le lac reposait paisiblement dans l’ignorance de tous.

P1030747_1_Lorsque j’ai repris ma course, un gigantesque essaim d’étourneaux est passé à maintes reprises au dessus de ma tête. Quelle masse noire impressionnante de coordination dans sa chorégraphie ! Le mélange de ces petits rayons de nature ont éclairci mon quotidien au gré du vent qui tourbillonnait comme jamais.

Ce sont ces infimes instants qui nous portent doucement vers le précieux bonheur d’être en vie.

P1030722_1_

(ladite berge)

P1030743_1_

(le lac)

P1030732

(amerissage des canards)

P1030731_1_

(canard sur le lac)

P1030744_1_

(les herbes hautes)

P1030733_1_

(essaim d'étourneaux)

P1030735_1_

(bis)

3 mars 2009

Emportée par le tourbillon de la vie mondaine

P1030605_1_Comme vous le ne savez sans doute pas, une salle de concert (koncerthus) a vu le jour il y a peu en face de ma chambre.

Je me souviens qu’à mon arrivée à Copenhague, je m’interrogeais sur la nature de ce gros cube bleu rempli de cartons qui s’appelait DR… J’ai appris plus tard que DR n’était pas l’abréviation de docteur mais que cela signifiait Danish Radio-television, ou quelque chose qui s’approche de cette mauvaise traduction anglo-danoise, et que le gros cube n’était pas un dépotoir à vieux cartons (comme celui que j’avais eu l’occasion de voir lors de ma visite dans un site Emmaüs en Italie) mais une salle de concert dessinée par Jean Nouvel (lui-même). Entre parenthèses, pardon pour cette comparaison blasphématoire entre une déchetterie et une œuvre de l’architecte français (cocorico…) !

Maintenant que les travaux sont terminés, j’ai l’impression que le bâtiment a de l’allure, bien que l’aspect extérieur reste rudimentaire. Peut être mes yeux se sont-ils simplement habitués à la vue d’un Rubicube aux proportions monstrueuses planté devant ma fenêtre.

Le métro aérien passe à quelques mètres et, la nuit, avant de s’engouffrer dans le tunnel, on peut admirer les ombres chinoises de flûtistes ou de violoncellistes qui sont projetées sur la façade, ainsi que les cubes rouges, jaunes et blancs illuminés un peu partout de l’intérieur. Cela égaye le trajet de l’adepte des transports en commun.

P1030616_1_Néanmoins, je n’ai pas fait qu’admirer ladite koncerthus, j’y suis allée assister à un concert de Stravinsky, avec une amie, samedi après midi. Nous étions entrées dans le bâtiment simplement pour observer sa structure et pour, éventuellement, faire éclater au grand jour notre chauvinisme franco-français. Mais, en demandant s’il y avait des concerts prochainement, la femme du guichet m’a appris que non seulement il y en avait un deux heures plus tard, mais, encore mieux, pour une bouchée de pain. J’avais très envie de voir l’intérieur de la salle qui est, soit disant, dotée d’un son d’une particulière qualité, et de profiter de mon 1er concert de musique classique (juste pour passer pour une intellectuelle lors de mes prochains dîners !).

Après avoir emprunté les escalators (et s’être sentis coupables parce que ceux qui, comme moi, restent fixes sur l’escalator sont censés être ceux qui se complaisent dans notre société, dixit Vincent Cassel dans La Haine), on débouche sur un grand Hall qui fait office de garde robes et de bar. Ici et là, des Danois, ou pas, à la tonsure clairsemée, sirotent leur verre de vin rouge, indifférants au fait qu’on soit en plein milieu de l’après midi, en déblatérant sur la pluie et le beau temps. Ils arrivent dans la salle, la vision un peu trouble, s’appuyant l’un contre l’autre et fleurant la vieille vinasse. Mais que ne ferait-on pas pour se sentir appartenir à la haute société ?

P1030607_1_Au bout d’un temps certain, j’ai fini par trouver mon siège, sur le 2ème balcon. La salle a été construite en une espèce d’ovale et les sièges font le tour de la pièce, si bien que l’on peut se retrouver soit dos au chef d’orchestre, soit face à lui. L’espace rappelle une ruche, il a été peint dans les tons orange, marron clair, avec des volutes qui font qu’on ignore si c’est le mur ou bien un trompe l’œil. Et puis, nous sommes tous autour de la scène comme des abeilles ouvrières autour de la reine.

La lumière s’est tamisée et le concert a commencé. D’abord se sont installés tous les musiciens, vêtus de noir, élégants, avec leur instrument couleur bois qui renvoie à la couleur des murs. Enfin le chef d’orchestre, très applaudi.

Je ne savais pas très bien si j’étais censée regarder les musiciens jouer pendant la durée de leur prestation ou s’il valait mieux fermer les yeux au risque que les gens autour de moi croient que je me suis endormie. Grave dilemme ! J’ai choisi de regarder, mais à chaque instant, concentrée sur le son que j’entendais, j’essayais désespérément de l’associer à l’instrument qui le jouait. J’ai réalisé à quel point j’étais inculte, instrumentalement parlant ! Comment différencier la note du cor de celle du tuba ou de la trompette et du trombone alors qu’on les connait à peine. P1030636_2_

Quant au chef d’orchestre, il m’a beaucoup amusée. Sa crinière blonde se soulevait comme un félin en furie, il gesticulait de ci, de là, faisant un mouvement avec une main, semblant réciter une formule magique avec sa baguette dans l’autre main, s’arrêtant, saluant et partant se cacher derrière la petite porte encastrée près de la scène.

Le premier morceau, le plus beau des trois, fut le Sacre du Printemps, dont la mélodie m’était familière puisque j’avais eu la chance d’aller voir le ballet.

P1030635Il y a énormément de choses de ce monde qui m’émeuvent mais fort peu passent réellement par la voie auditive. Je crois pouvoir énumérer les sons qui me touchent particulièrement : la mélodie d’un piano, la voix d’un(e) chanteur(euse) presque cassée qui expulse le son à pleins poumons comme si plus rien d’autre n’importait, et un bruit qui va paraître fort incongru : celui d’une personne qui mange. J’aime entendre le vacarme des mâchoires, imaginer les mandibules en action, sans jamais regarder la personne. Juste ce son et le fruit de mon imagination sur la façon de procéder. Cela me fascine, discrètement.

Et bien, grâce à ce concert, j’ai découvert à quel point il était plaisant d’écouter de la musique, jouée devant soi, sans qu’on soit distrait par rien. Cela procure une sensation étrange dans les oreilles, celle de la captivation et de la soumission devant la beauté. On se laisse emporter par les notes : quand elles sont tonitruantes on a une envie folle de se lever et de bouger en rythme, parfois on ressent une envie de rire de part la bizarrerie du son de tel ou tel instrument. Mais ce qu’il y a de plus remarquable c’est que ce genre d’évènement nous fait passer du sourire heureux à la tristesse imagée en quelques fractions de secondes. Ecouter cette musique m’a donné une furieuse envie d’écrire, que je n’avais pas ressenti depuis des jours, envie de traduire en mots cette avalanche de sensations qui nous envahit rapidement. Qu’il est pourtant difficile de se remémorer après coup l’ambiance, le ressenti.

P1030619_2_Au bout d’une heure et demie, toute cette mélodie a tout de même fini par me sembler absconde et je ne parvenais plus à discipliner mon esprit en permanence distrait. Que ne ferait-on par pour faire partie de la haute société ?!

Je suis toutefois satisfaite de m’être ramollie le cœur au travers de ces partitions magnifiquement déclinées.

11 février 2009

Dans la blancheur de la nuit

Vite ! Il me faut un sujet sur lequel déblatérer car il est presque minuit et que dans le silence religieux de la nuit, le mélange du calme et de la mélancolie me titille l’esprit. A travers ma fenêtre, j’entends le vent pousser des hurlements. Il faut qu’elle sorte cette haine sourde tout droit sortie du ventre de la mer. La métaphore de mon état d’esprit s’exprime à travers lui. A croire que la Terre se soucie d’accorder sa torpeur à la mienne.

Cela fait des années que je me délecte de la liberté que m’offre la vacuité de mon emploi du temps pour pouvoir m’installer devant un point de lumière blafard et laisser mes doigts glisser sur le clavier. Quelle magie que le pouvoir des mots sur du papier froissé. Quand, comme moi, l’on éprouve des difficultés à exprimer sentiments et sensations par le biais de l’oral, l’on se complaît de cette satisfaction que représente la quiétude d’une page blanche, qui ne nous pose pas de questions, n’attend rien de nous. Elle ne veut rien savoir et je veux tout lui dire. Je me sens le courage de lui révéler les pensées qui restent coincées au fond de ma gorge tout au long de la journée.

Ma volonté de créer ce blog est sans doute d’abord née d’un désir narcissique que mon bien pâle quotidien soit enfin reconnu comme une histoire digne d’intérêt. Les lecteurs, même sans se soucier du contenu intrinsèque de ma vie, veulent lire l’article suivant pour éteindre le feu de l’ennui qui règne en eux. Dans un monde où l’on se lève avec les informations, où l’on se couche avec et où on les suit même entre ces deux points, la vie de n’importe quel inconnu devient pour nous l’objet d’un réaliste feuilleton. J’ai l’habitude d’écrire pour moi-même et je suis souvent fort peu satisfaite du résultat. Mauvaise syntaxe, banalité, complaintes incessantes, imperfection du mot par rapport à ma pensée initiale. Mais qu’importe puisque toutes mes maladresses ne sortent pas du cercle fermé que constitue mon rapport à moi-même et à mes mots. La donne est toute différente quand l’on écrit aussi pour d’autres. En permanence je crains que la révélation d’une pensée incongrue puisse faire de moi la victime d’opprobre, ou sans aller jusque là, d’amères critiques blessantes pour mon amour propre. J’ai toutefois remarqué que par mes écrits je peux toucher ou interpeller l’autre et que si j’ose me révéler je peux faire naître chez autrui la réflexion ou une certaine compréhension.

Ce soir je n’avais pas envie d’énumérer des faits sur ma vie à Copenhague. Ces petits riens qui m’interloquaient au moment de mon arrivée au Danemark ont laissé place dans mon esprit à de la froide normalité et je ne me sens plus toujours apte à différencier ce qui est étrangement danois de ce qui est ordinairement européen. Pour exprimer cette sensation de façon imagée je pourrai prendre l’exemple d’une photographie ou d’un simple objet que l’on acquiert et que l’on entrepose chez soi. Au départ, on ne cesse d’y jeter un œil et de se satisfaire du petit plus que cela crée dans notre environnement. Et puis petit à petit, l’élément s’intègre dans la pièce et fait partie des meubles. Copenhague et les éléments qui y gravitent sont mes nouveaux meubles. Bien que je ne m’en lasse pas, j’ai cessé de ressentir cette agréable satisfaction qui nous gagne à la vue de l’achat longuement désiré et joyeusement acquis.

De toute façon, dans l’implacable solitude de la nuit, les mêmes pensées souvent ressassées n’ont pas cessé. Et, de Rennes à Copenhague, la vicissitude du temps qui passe n’y pourra rien changer.

1 février 2009

Back to black

19 janvier

De retour au Nord après un mois passé chez les fromages qui puent, ma douce patrie.

C’est vraiment quelque chose de rentrer chez soi après une longue période, et puis de repartir. Les deux premiers jours, je ne me sentais plus chez moi dans cette France qui m’a pourtant vu naître. Le Danemark me manquait à travers de petits riens qui malgré tout comblent une vie. Voir déambuler des enfants danois dans une combinaison de ski alors qu’il n’y aucune piste de ski, l’odeur de lessive en rentrant dans l’immeuble de la cité U, crier de douleur en pédalant contre les forces de la nature sur les routes venteuses de Copenhague, parler anglais à des étrangers avec un affreux accent, parler français à des étrangers qui ont eux aussi un affreux accent. Et puis cette bulle que je me suis construite pour m’insonoriser du monde extérieur : le fait que mes conversations soient toujours protégées parce qu’incompréhensibles pour les autochtones, la permanente tranquillité d’une langue inesthétique grâce à laquelle je n’ai pas à écouter sans le vouloir les insipides paroles de mes contemporains.

Mais, comme dirait Léo Ferré, avec le temps va tout s’en va. Au bout d’à peine 3 jours cette soudaine mélancolie d’un pays dont j’ignorais tout il y encore 6 mois m’a abandonnée comme les vieux souvenirs d’une période à jamais oubliée. Je me suis réhabituée à lire, manger, boire et grommeler en français. J’ai repris goût à l’ire omniprésente à l’adresse d’un omniprésident, j’ai retrouvé la beauté de Paris et les bars de Rennes. Je me suis presque demandé si j’étais un jour partie. Comme quoi, quatre mois à l’étranger peuvent s’estomper au bout de 4 jours.  Le constat est consternant !

Pourtant, il a bien fallu y retourner dans ce foutu pays (en soi ce n’est pas un foutu pays, ce n’est juste pas le mien…). Après les deux heures d’attente réglementaires à l’aéroport, le pilote à l’appareil dentaire saillant nous a dit qu’il fallait changer d’avion à cause d’un problème technique. On nous a parqués dans un bus pendant de longues minutes jusqu’à ce que le personnel de bord vérifie l’état de notre nouveau joujou. A la suite de quoi, le steward m’a indiqué que j’étais assise près de l’issue de secours : « S’il devrait y avoir un problème, lisez le pictogramme pour savoir quoi faire ». Il avait bien appris son texte. Par contre, la grammaire, elle, en a pris un sacré coup (on t’a jamais appris à l’école que les « si » n’aiment pas les « ré » et que « je » n’aime pas le « thé »?!). Les fameux pictogrammes m’ont enseigné qu’en cas d’amerrissage d’urgence je devais « arracher la porte et la jeter en dehors de l’avion ». Mon âme de Mac Gyver a été pour le moins comblée ! J’essaie de m’imaginer en pleine tempête, avec les turbulences, la peur, les cris des passagers et le message rassurant du pilote appareillé, arracher une porte et l’expulser au dehors telle une bête assoiffée de sang. Hum… Je crois que j’aurais plutôt dégueulé l’intégralité de mon estomac sur cette foutue porte.

Trêve de conjectures. Nous sommes tout de même arrivés à bon port, sans jet de porte ni quoi que ce soit d’autre. J’avais toujours un peu mal au cœur d’avoir encore une fois tout à construire, en tout cas à consolider, pour tout redétruire dans à peine 6 mois. J’ai vissé mon chapeau sur ma tête et me suis mise en route, un sac devant, un sac derrière, comme une femme pleine d’un embarrassant embonpoint.

Une fois arrivée dans le métro, tout a semblé s’apaiser en moi. J’ai reconnu la voix familière de la madame qui nous dit à quel arrêt on est, j’ai posé les yeux sur ces sièges bleus bien connus, et, dans la chaleur du métro copenhagois je me suis rendue à l’évidence : ce n’est peut être pas ma patrie mais cela reste ma terre d’accueil et elle m’a pris en son sein comme son propre enfant. En arrivant dans mon couloir, j’ai croisé Yves qui rentrait dans sa chambre. Il m’a souhaité la bienvenue et m’a proposé de piller son frigo si jamais je manquais de quelque chose. Et tout est redevenu comme avant, comme si rien n’avait changé.

La France est redevenue cette lointaine contrée d’où me parviennent les maux et les joies éphémères de mes compatriotes et le Danemark mon provisoire avenir d’expatriée.

Publicité
Publicité
14 décembre 2008

Roskilde

      Après des semaines de dur labeur (erm) et la fin des examens, j’ai enfin pu profiter pleinement de mes vacances pour aller me promener dans les environs de Copenhague. Chen Yun, mon amie chinoise, et moi même avons pris le train jusqu’à Roskilde, ville de 50 000 habitants, à l’ouest de la capitale danoise. Il faisait un froid de canard et aux abords du Fjord le vent ne nous a pas épargné. Dans les rues, régnait une atmosphère un peu grotesque. Tous les 15 mètres, nous croisions des chœurs de chants de Noël ou bien des fanfares déguisées en Père Noël qui nous demandait d’acheter leur cd.

P1030311_1_Nous nous sommes décidées à entrer dans la fameuse cathédrale de Roskilde, attraction majeure de cette petite bourgade paisible, où sont enterrés la plupart des rois et reines du Danemark. Cette cathédrale est inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et l’on y retrouve donc un bonne trentaine de tombeaux ornés de décorations à la gloire de la souveraineté. L’excursion catholique s’est avérée assez amusante quand Chen Yun a commencé à paniquer à l’idée de savoir que nous étions entourées de cadavres alors que l’inhumation n’est pas dans la tradition chinoise. J’aurais presque pu penser qu’elle allait s’évanouir au milieu de la cathédrale.


Après quoi nous avons marché jusqu’au musée Viking. Il fallait bien que j’honore le nom que j’ai donné à mon blog ! Le musée est en fait beaucoup moins intéressant que je ne l’aurais pensé et puis, pour le coup, nous avons été malheureuses puisque la plupart des choses à découvrir ne sont exposées qu’en été (qui voudrait s’éterniser dehors et risquer d’avoir les oreilles gelées ? (je ne vise personne en particulier à travers cette remarque…)).

Dans les années 1950, ont été retrouvés les débris de bateaux vikings qui datent de 1040/1070 et après un long travail, des spécialistes ont réussi à reconstituer 5 bateaux, tous différents et qui ont servi pour le commerce ou pour la guerre, dont un de 30 mètres de long vraiment impressionnant.

Pour finir, un brin d’histoire : Roskilde était la capitale du Danemark du Xème au XVème siècles. Elle se trouve en bordure d’un fjord longtemps utilisé par les vikings pour sa position stratégique pour contrôler la mer Baltique et la mer du Nord, c’est pourquoi elle a gardé de son importance en dépit du fait qu’elle ressemble à présent à une simple ville de campagne de la Sjælland.   

P1030318_1_

(reste de bateau viking clair obscur)

P1030320_1_

(squelette de bateau viking face au fjord)

P1030321_1_

(bateau viking)

P1030331

(Chen Yun déguisée en Viking)


3 décembre 2008

Nous, peuple du monde

danish_classL'espace d'un instant, on aurait pu imaginer vivre dans la chanson de Lennon, on aurait pu écrire notre propre Déclaration : « Nous, peuples des Nations Unies, résolus à démontrer au monde que nous sommes tous égaux et que nous entretenons et entretiendrons des rapports pacifiques.. ». Oui, parce qu’après tout, nous, étudiants expatriés, représentons tous une petite partie de chaque bout de cette planète qui est la nôtre. Combien de nations étaient réunies à travers nous ce jour là, et même tout ce semestre, pour apprendre une langue qui nous rapprocherait : Anglais, Allemands, Autrichiens, Suisses, Français, Espagnols, Hongrois, Hong Konguais, Chinois, Américains, Indiens. Ce genre de réunions nous ferait presque croire qu’il n’y a plus de frontières, que quelque soit notre culture, nous pouvons tous réussir à communiquer. J’aime bien cette idée. D’ailleurs, je n’arrête pas d’y revenir puisque grâce à l’anglais, tout devient possible (plagiat, oui je sais !). Tous les jours, je le vis ce multiculturalisme que l’on retrouve si peu dans une fac de droit française, ou même dans son quotidien en tant qu’habitant d’un pays où l’on ne cotoit que les autres autochtones. Vous vous rappelez de l’auberge espagnole ? Ce n’est pas un mythe ! Et j’ai la chance de le vivre tous les jours.

Aujourd’hui, c’était mon dernier cours de danois du semestre. Je ne peux pas dire que j’ai appris énormément de choses mais au moins j’ai essayé. Et puis, parfois, à ma plus grande joie, j’arrive à capter les éléments d’une conversation par ci par là, je comprends une expression en lisant les sous titres des films anglo-saxons. Je me suis réellement habituée à lire le danois, en tout cas à voir comment s’écrivent les mots même sans les comprendre, que la langue me semble presque familière. Je m’y attache peu à peu. A présent, je trouve cela étrange de regarder une vidéo sous titrée en français, je suis accoutumée à devoir me concentrer pour lire une phrase. Mais cela me plait. En rentrant en France, il ne me restera probablement plus rien de la langue danoise au bout de quelques mois, mais à l’instant présent je me délecte presque de vivre avec (certes, quelques fois, je n’en peux vraiment plus de cette constante frustration, de cette impression d’être intellectuellement débile parce qu’on n'a pas su comprendre un panneau qu’un enfant de 6 ans aurait su lire)…

Pour ce dernier cours, on a d’abord eu un examen écrit, et ensuite, on a joué à un jeu typiquement danois en  buvant du vin chaud et de la bière de Noël (et oui, ici, l’alcool est toujours le bienvenue, même dans les lieux d’éducation. De toute façon, pour ce qui est de la détente totale vis à vis des cours, j’aurai tout vu ce matin, quand mon prof a amené sa fille de 2 ans dans la classe parce qu’elle était malade). Bref, chacun devait amener un cadeau à moins d’ 1 euro. On a posé tous les cadeaux sur la table et on a joué aux dés. Celui qui faisait 6 avait le droit de prendre un cadeau. Et quand il n’y en avait plus sur la table, on pouvait en voler aux autres. L’intérêt est limité mais cela reste divertissant.

Tant que j’en suis à évoquer les jeux de Noël au Danemark, on m’en a appris un autre. Ici, le riz au lait à l’amende est un dessert traditionnel du mois de décembre. Et dans le riz au lait, ils mettent simplement une seule amende entière. Celui qui la trouve dans sa part doit la cacher dans sa bouche. Et, bien entendu, l’heureux élu se voit offrir un cadeau à la fin. Des petits rigolos, les Danois !

Et avec tout cela, encore une expérience à mettre au passé.

2 décembre 2008

Christiania, jazz club

christiniaDimanche soir, nuit noire. La pluie a recommencé à tomber, une petite bruine bretonne. Il est 21h30 et je me dirige vers la station de métro. Ce soir, j’ai décidé d’aller faire un tour au « Woodstock », bar de jazz déglingué de Christiania. Arrivée deux stations plus loin, à Christianshavn, le petit port bobo, je me promène dans les rues mal éclairées. Je suis des personnes devant moi, quelque chose me dit que nous allons au même endroit. Nous traversons la route et arrivons devant l’entrée de Christiania, la ville libre. Il fait encore plus sombre et les allées ne sont pas pavées. Je dois faire attention à ne pas marcher dans les flaques d’eau qui parsèment mon chemin. La douce odeur de shit, caractéristique de l’endroit, me fait de nouveau croire que je ne suis pas à ma place ici. Mais après tout, cette ville s’offre à tous ceux qui osent y pénétrer. Je prends l’allée centrale, la seule allée où la boue ne recouvre pas tout.

christinia_2Et j’entre dans le jazz club. Des gens à l’air ahuri sortent au moment où j’arrive. Il fait rudement chaud là dedans, mes lunettes se couvrent d’une aveuglante buée. Je regarde la scène et retrouve les musiciens que j’avais quitté 3 semaines plus tôt. Un grand type, un peu gros, et à la lèvre supérieure proéminente qui chante au micro, la cigarette au bec. Le minuscule pianiste Costa Ricain avec son bonnet blanc enfoncé sur le crâne se déchaîne comme un beau diable sur son vieux piano noir. Derrière, un batteur et un bassiste. Et au milieu, un gars que je n’avais pas eu l’occasion d’entendre. Un trompettiste noir qui souffle à plein poumon dans son instrument marqué du sceau de la Nouvelle Orléans. C’est fou ce que la trompette est euphorisante.

Je trouve une place où m’asseoir parmi la foule et prends le temps de parcourir la salle des yeux. Il semble y avoir beaucoup d’étudiants étrangers, une bière à la main et qui discutent, ayant presque l’air de ne pas s’apercevoir de la musique. D’ailleurs, ici, tout le monde parle anglais, mêmes les musiciens. Il y a aussi des vieux loups de mer tatoués, aux cheveux graisseux. Et puis des filles qui dansent en riant avec des garçons aux habits bariolés. Devant la scène, les fans se délectent du concert. Les musiciens montent sur scène à tour de rôle. A présent, c’est un Africain à la physionomie d’un Malien qui joue du tam-tam tandis qu’un gars typé américain du sud chante chaleureusement en espagnol, la guitare sur les genoux. Un homme aux dreadlocks me sort de ma bulle en me faisant la conversation. Il s’avère qu’il est lui aussi juriste et qu’il étudie les droits de l’homme. C’est un Kényan qui m’assure que personne ne le croit quand il dit qu’il fait du droit, alors, il ne cesse de répéter que c’est un DJ de reggae pour ne pas choquer les autres. Il a l’air de connaître tout le monde ici et m’apprend qu’il s’essaie à la trompette. Mais la conversation s’avère bien difficile avec ce bruit et j’ai beaucoup plus de mal à capter les mots quand il s’agit de l’anglais. J’observe de nouveau autour de moi. On se croirait perdus dans une autre époque. Une époque où l’on avait encore le droit de fumer dans les bars, pour commencer. Ce qui est plus étonnant c’est qu’un écriteau sur les tables indique qu’il est interdit de fumer du ‘hash’ dans l’établissement. Le type au piano, par contre, a l’air d’être sous crack. Il fait d’étranges sourires et joue frénétiquement, bien que sa musique soit à peine perceptible à cause de la densité du son qu’émet la trompette. Au bar, on vend de la bière fabriquée à Christiania, une bière écologique. Entre le désordre, le lieu tout fait de bois et de déco artisanale, la musique et une population très peu conventionnelle qui s’est retrouvée ici, j’ai presque l’impression d’être dans une ambiance des années 1950-1960. L’utopie d’une vie où tout était permis, où la chaleur régnait dans les bars et où tous les gens se mélangeaient au rythme d’un jazz désordonné et joyeux. Un bar où il faut se faufiler à travers les diverses fumées de cigarettes pour se saluer, avant de refaire le monde entre deux bouteilles de bière. Tous les instruments se taisent et seul le pianiste reste. Il chante visiblement toujours la même chanson, mais sa voix, sa voix… Elle est incroyable. C’est fou qu’un si petit bout d’homme puisse avoir une voix qui porte autant, avec un timbre si triste et à la fois plein d’une gaieté sûrement artificielle : « You may say I ‘m a dreamer, but I’m not the only one...».

L’espace d’une soirée j’ai eu l’impression d’avoir passé un peu de temps sur la route de Kerouac.

22 novembre 2008

Premiers flocons

       

P1030249_1_

Il y avait ceux qui pensaient qu’il neigeait en été au Danemark et ceux qui n’y croyaient plus (moi en particulier). Mais finalement, après maintes tergiversations, caprices et rafales de vent, la météo s’est décidée à m’apporter ce que j’attendais tant : la neige ! En tout cas suffisamment pour m’émerveiller toute une journée.

Cela faisait une semaine que la rumeur courait sur son apparition, que j’entendais au détour d’une conversation qu’elle allait arriver. Mais j’attendais de la voir pour le croire...

        Ce matin, quand j’ai ouvert mes rideaux, le ciel bleu ne laissait rien présager. C’est pour cela que j’avais décidé de prendre mon vélo plutôt que le métro. Grave erreur ! Vers midi, alors que je me lamentais, cachée derrière mon manteau, sur la raison pour laquelle il faisait aussi froid, j’ai vu apparaître les premiers flocons. On aurait dit du gros sel qui nous tombait dessus. J’étais au milieu de la rue, à chercher mon chemin sur ma carte et j’ai levé le nez. Un voile de ciel blanc nous avait recouvert. Tous les gens qui me passait au travers semblaient à peine le remarquer. Et moi, arrêtée au milieu de nulle part, dans un quartier inconnu, je souriais telle une naïve enfant. Alors j’ai repris mon chemin, regardant avec jubilation les flocons me tomber dessus. Quelques mètres plus loin, je suis passée devant une vitrine et je me suis vue à travers la vitre : rouge ! Ma pauvre peau française, peu habituée à un tel climat, avait fait de moi une écrevisse alors que sur le visage de tout le monde autour de moi je n’observais rien d’anormal. Voilà pourquoi ils ne s’émerveillaient pas : morne habitude ! J’ai fini par retourner jusqu'à mon vélo, admirant les décorations de Noël faites de branches de sapins qui avaient été accrochées récemment sur les routes, plongée dans la magie des fêtes de fin d’année. J’ai pédalé, pédalé, pédalé pendant près d’une demie heure sous la neige. Et c’est là que j’ai déchanté ! 

Une fois bien au chaud avec une tasse de café, à mirer scintiller les grains blancs derrière ma fenêtre, je me suis sentie heureuse d’y avoir goûté, à cette fameuse neige du nord de l’Europe.

Pour ceux qui en douterait :

P1030242_1_

(banc sous la neige, Frederiksberg)

P1030250_1_

(sapin, Amager)

P1030252_1_

(manteau neigeux sur le parc d'Amager le lendemain matin)

14 novembre 2008

Il était une fleur qui bravait l’hiver…

Ici, l’hiver commence à s’installer petit à petit. Depuis le changement d’heure, rien n’est plus pareil. Il fait nuit très tôt (16h), le soleil gît bas dans le ciel et la luminosité laisse à désirer. Pour tout dire, je ne parviens pratiquement plus à me souvenir depuis quand je n’ai pas regardé le soleil droit dans les yeux/rayons. Une infatigable brume de ciel gris s’est installée au dessus de la ville et rien n’est capable de la faire disparaître, même pas le vent violent et glacial qui nous fait plier. De temps à autre, une petite bruine s’abat contre la grande fenêtre de ma chambre d’étudiant. Je suis bien contente de ne pas vivre au Danemark pour de bon, je n’ose imaginer à quel point ce doit être facile de sombrer dans la dépression dans une telle atmosphère faite de gris et de blanc. Comment peut on décemment vivre sans être jamais réchauffé ?

Mes cours à la fac ont pris fin depuis peu. Il me reste un mois devant moi pour réviser les deux matières que j’ai choisies. Cela paraît long mais trop court, vu le temps que je vais passer à lire des pages et des pages d’anglais juridique.

Je crains un peu que les journées deviennent mornes, sans réel objectif autre que les révisions, qui me passionnent peu. Mais régulièrement, j’entre dans la cuisine commune et je m’imprègne de la présence d’autrui, qui me permet de reprendre une bouffée d’air, entre deux tasses de thé devant mon ordinateur. Et puis, l’autre jour, j’ai découvert un bar de jazz à Christiania (royaume des ahuris sous cannabis). Le pianiste était d’une telle explosivité ! C’est un Costa ricain tout petit qui a une pêche d’enfer et qui joue et chante merveilleusement, sans regarder son piano et avec le sourire. J’ai décidé d’y retourner dès que je pourrai, cela a lieu tous les dimanches soirs. Un son lancinant qui me fait sortir de ma turpitude, rien de meilleur pour finir la semaine.

La méthode danoise pour survivre pendant cette saison n’est pas l’hibernation, mais, au contraire la nourriture et l’engouement lié à Noël. Partout, des repas de Noël sont organisés, dans les bureaux, les bars et restaurants, dans ma cité U. Il s’agit de s’empiffrer pour oublier. Enfin, je crois. Notre prof de danois nous a décrit le repas traditionnel : hareng mariné, porc à la couenne grillée et pommes de terre et pour finir un peu d’Aquavit (de l’eau de vie danoise). Une des danoises de ma cuisine m’a dit qu’elle me ferait goûter les spécialités danoises de Noël un des ces jours, j’attends le jour en question avec beaucoup de curiosité. Au moment de Noël, les êtres du Nord décorent la cuisine avec bougies et couronne. Et puis à la télé, paraît-il qu’il y a un calendrier de l’Avent avec une mini série qui dure jusqu’au jour de Noël. Ils sont également en train de mettre en place les illuminations dans les rues. Ca va faire du bien. Même s’il fait nuit noire dès 16h, les bâtiments et les rues sont à peine éclairées (question d’écologie et de discrétion). Allez comprendre ! Et, le marché de Noël va faire son apparition à Tivoli (le parc d’attraction, qui sera spécialement ouvert pour Noël) et sur le canal de Nyhavn (le canal touristique). Je suis dans l’expectative.. A dire vrai, je trouve cela plutôt étrange d’être à ce point enthousiaste à propos de cette fête. C’est comme-ci même les adultes avaient encore besoin de croire au Père Noël et à toute la magie qu’il y a autour. Un peu de rêve pour faire face à la réalité (mais oui, c’est la crise, la récession, horreur !). Et puis, bientôt, tous ces élans dithyrambiques seront derrière nous et enterrés.. jusqu’à l’année suivante.

En attendant, ma fleur, elle, a l’air décidée à braver l’hiver. Et elle a bien raison.

P1030203_1__1_

P1030208_1_

P1030205_1_

P1030206_1_

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Publicité