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en terre Viking
24 octobre 2008

A la découverte de la Suède

Unskyld, jeg er forsinket men du har en vane. [anscul ya ea fosinekeu men dou ha en vane]

Désolée, je suis en retard mais vous avez l’habitude.

Comme vous pouvez le constater, à présent, je parle couramment danois.. En vérité, ce n’est que mensonge. La méthode de danois que l’on utilise n’est bonne que pour apprendre des expressions toutes faites de la vie courante mais pas pour pouvoir réellement communiquer avec une personne. Aucune table de conjugaison, impossibilité de demander à la prof comment on dit ceci ou cela, il faut s’en tenir strictement au programme. En ce moment, on apprend le nom des aliments, et plus particulièrement des spécialités danoises : pâté de foie, hareng mariné, saucisse rouge, pain noir et autres réjouissances ! Cela dit, ce m’est plutôt utile quand je vais au supermarché, car de temps en temps je n’ai pas à deviner ce qu’il y a d’écrit, non, je peux comprendre en lisant le mot pour de vrai, génial n’est ce pas ?! Mais je n’ai pas commencé ce message dans le but de parler patate (kartofler) ni chiffon (et stykke papir, bon ça veut dire morceau de papier mais ça fera office de chiffon pour aujourd’hui). J’avais simplement envie de raconter quelque peu mon voyage en Suède, puisque j’ai eu la chance de partir dans ce pays la semaine dernière.

La semaine dernière donc, c’était les vacances de la Toussaint. Enfin, pour le coup, je francise. En fait, ici, cela s’appelle les vacances des patates, si j’ai bien entendu. Parce que, dans le temps, à cette époque, les enfants n’allaient pas à l’école pendant une semaine pour aider leurs parents à la ferme à tripatouiller je ne sais trop quoi avec les patates (les récolter, planter des graines, que sais-je encore, je ne suis pas ni agricultrice, ni agronome et je suis une surtout une inculte de la ruralité). Heureusement pour moi, les temps ont changé et au lieu de passer ma semaine à éplucher des bouts d’amidon, j’ai pu partir à l’aventure (hum c’est un bien grand mot tout de même).

Lundi matin, agrippant mon sac à dos, ma solitude et moi nous sommes retrouvées dans le train de l’Öresund, celui-là même qui relie Copenhague à Malmö, en une trentaine de minutes. On m’avait dit que Malmö (3ème ville de Suède) était une petite Copenhague. Je n’ai pas trouvé. Les deux villes sont vraiment différentes. Par contre, le changement de pays ne se fait qu’à peine sentir. Il ne faut pas oublier que Malmö est plus proche de la capitale du Danemark que celle de la Suède en terme de distance et que, de ce fait, ses habitants se rendent plus volontiers au pays de Carlsberg (merci le Routard !). Pour ce qui est de l’architecture, elle est dans le standing purement scandinave, dans le même style que les bâtiments que l’on trouve au Danemark. Un Hôtel de Ville très gothique, des statues vertes de gens célèbres sur leurs chevaux, des zigouigouis en haut des bâtiments, des façades triangulaires purement esthétiques (je vous invite à consulter mes photos pour une avoir une idée de ce que peuvent être des zigouigouis..).  La petite chose en plus que l’on trouve en Suède plutôt qu’au Danemark reste peut être des œuvres d’art disséminées un peu partout dans les villes et qui amusent puisqu’on se demande un peu ce qu’elles font là (ah ! l’art contemporain et ses mystères qui m’échappent !).

J’ai passé 2 nuits à Malmö, dans une auberge de jeunesse très agréable, où j’ai sympathisé avec (entre autre) une Japonaise qui, elle, voyageait depuis 1 mois à travers l’Europe, après avoir passé une année en Irlande. J’ai remarqué que dès que l’on quitte son quotidien et que l’on rentre dans le monde des voyageurs solitaires et intrépides, l’on rencontre de multiples facettes de ce genre de caractère, qui nous font espérer et nous rassurent sur la finalité de notre soif de découverte. Car, il est vrai que lorsque l’on voyage seul et que l’on parcourt une ville sans pouvoir partager ses impressions, l’on finit par se poser des questions sur soi même, sur la vie en général. Et surtout, sur la raison pour laquelle, un jour, on est arrivés à cet endroit précis, l’on réfléchit à cette suite d’évènements qui nous a mené à nous perdre au fond de nous même, presque comme une punition, dans un pays inconnu. Mais le soir, quand après avoir erré pendant des heures, parfois sans réel but, dans les divers quartiers d’une ville, il est bon de rentrer dans une auberge et d’observer tous ces êtres de passage, qui se succèdent comme des ombres. Les personnes défilent, chacun partage un bout de soi, un bout de son voyage, donne des conseils, exprime enfin ses multiples impressions.

Après une journée à Malmö, j’avais l’impression d’avoir vu l’essentiel de ce que je voulais. Je me suis donc rendue, dès le lendemain, à Lund, une bourgade de 50 000 habitants, à 15 km de Malmö et aussi une ville étudiante. J’y ai trouvé une succession de jolies maisons et bâtiments, ainsi qu’une Eglise protestante qui m’a semblée toute douillette comparée à nos froides et gigantissimes églises catholiques. Le clou du spectacle s’est quand même déroulé dans la Cathédrale (glacial et gigantesque donc) lorsqu’à 15h pile, de l’horloge astronomique sortent les Rois Mages qui viennent saluer Jésus au son d’une cantique trop kitsch, à la manière d’un coucou évangélisé !

Le lendemain, sous une pluie battante, j’ai proposé à mon acolyte Japonaise d’aller voir les saunas de Malmö, avant que je n’aille prendre mon train pour Göteborg. Nous avons marché dans les affreux quartiers périphériques et nous sommes retrouvées sur une petite plage (mais toujours sous une pluie de cordes). Nous nous sommes aventurées sur la jetée car c’est au bout de celle-ci que se trouvait le fameux sauna, où, apparemment, les Suédois viennent se prélasser en été. Au moment où nous sommes arrivées, l’endroit était clos. Mais je suppose que les gens qui s’y trouvaient nous ont vu regarder à travers la vitre, d’un air de chien battu. Un Suédois, parlant fort mal anglais, nous a ouvert la porte. Il était tout jovial et, ni une ni deux, nous a embarqué dans une visite guidée du sauna où il travaille. Il nous a fait entrer dans un des saunas et a commencé à nous expliquer comment tout fonctionnait là-dedans, oubliant que nous étions en manteau et écharpe. Il parlait, parlait et pourtant la chaleur de l’endroit devenait rudement oppressante ! Heureusement, il s’est décidé à nous laisser sortir de là vivantes (ça me rappelle ce film, je crois que c’est un James Bond, où l’un des personnages est coincé dans un sauna ou un hammam et finit par crever dedans..). Bref, nous sommes ressorties toute contente de notre petite excursion et je suis allée prendre mon train, le sourire aux lèvres.

Arrivée à Göteborg, j’ai eu un peu de mal à me repérer, à trouver le tram que je devais prendre pour me rendre à l’auberge, à savoir où acheter des tickets, … Mais j’ai fini par m’en sortir ! Le soir, des Argentins, Italiens et une Québecquoise (affreux accent soit dit en passant) sont allés boire un verre en ville et je les ai accompagnés. C’est agréable de rencontrer des personnes avec qui sortir de temps en temps quand on est seul.

Jeudi, j’ai entrepris de visiter Göteborg, me laissant bercer par les éléments qui attiraient mes yeux. Comparé à Malmö, Göteborg ressemble moins aux villes danoises pour ce qui est de l’architecture. On réalise qu’on est plus au nord. Le temps y est lui aussi pour quelque chose d’ailleurs, parce que dès 16h je commençais à grelotter et je sentais que je n’allais pas m’attarder dehors. Je crois même que je ne pourrais pas vivre dans une ville aussi au Nord, à cause du climat j’entends. La ville est cependant fort jolie. Elle y abrite des canaux, un port d’où partent des ferries pour le Danemark (c’est le plus grand port de Scandinavie et la 2ème ville du Suède), des trams qui se faufilent un peu partout et où il faut tirer un câble pour demander l’arrêt, des rues piétonnes particulièrement agréables, notamment un quartier un peu plus bobo, avec des petits cafés chaleureux. Il y a aussi une grande avenue pleine de boutiques, style Champs Elysées, mais en moins bien ( !), qui mène au Musée des Beaux Arts. C’est là que je me suis également rendue. Mais, pas de chance, il était en rénovation et donc pratiquement vide.

Le vendredi, sur conseil de trois Allemands, je suis partie en balade sur les petites îles qui se situent en face de Göteborg. C’est la Suède des cartes postales, avec ses maisons en bois de toutes les couleurs, de la nature et des espaces protégées, des moutons qui broutent paisiblement. J’ai pris le tram jusqu’au terminus d’une des lignes et suis ensuite montée dans une sorte de bateau bus en toute précipitation car il était sur le point de partir. J’admets avoir eu un instant d’hésitation après coup : « Mais au fait, je ne sais même pas où va le bateau, si ça se trouve il part à pétaouchnok et je vais me retrouver perdue au milieu de nulle part ». Un des employés m’a dit que le bateau s’arrêtait sur toutes les îles, que je pouvais choisir celle que je voulais. Au hasard, j’ai décidé de descendre sur celle la plus au large. Il faisait un temps magnifique et j’ai gambadé à travers les rochers et les petites forets, en m’arrêtant sur des criques pour faire des autoportraits (travail laborieux s’il en est !).

Le lendemain, samedi, il était déjà temps de repartir, ce qui tombait bien puisque je n’avais plus que 2€, en couronnes suédoises, en poche et que j’avais, malgré tout, un peu hâte de retrouver mon chez moi.

Voilà un voyage que j’ai été contente de faire !

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Commentaires
C
Chanceuse !! Quel pays pour ta prochaine destination ?<br /> J'espère que tu nous montreras tout ça à ton retour via tes photos.<br /> Merci pour ta lettre au fait ! (que j'ai reçu depuis un moment il est vrai)<br /> Bisous
M
Salut Cécile<br /> Intéressant ta visite de la Suéde, non pas avec des suédois mais avec des "itin...errants", comme toi (rien de péjoratif dans mes propos, des étrangers au pays quoi, des routards solitaires ...). Comme tu dis "on finit par se poser des questions sur soi même, sur la vie en général" : oui, le nouveau, le changement arrive de l'intérieur ...<br /> Tes descriptions sont évocatrices : les maisons suédoises de toutes les couleurs... Profite !
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